José Jerónimo Triana


notes biographiques

Botaniste et médecin colombien né à Bogotá le 22 mai 1828.  Il fut membre d'une comission chargé d'établir une carte géographique illustrant les frontières de la Colombie. En 1851, il participa à une expédition depuis Bogotá jusqu'à la frontière vénézuélienne, ce qui lui permit d'étudier la flore du pays.

Il commença à enseigner dès l'âge de 17 ans.  

Alors qu'il était étudiait en médecine, il s'intéressa aux traités de biologie et de botanique.

Il se lia d'amitié avec le peintre Francisco Javier Matís qui avait collaboré à l'Expédition botanique royale (1783-1816). Ce dernier lui enseigna les méthodes d'étude de la flore : collecte et observation des plantes de même que la composition d'un herbier.

Comme il était courant à l'époque, il s'intéressa aux vertus médicinales des plantes. Il publia une série d'articles sur le sujet qu'il publia d'abord dans le journal El Día et, par la suite, dans la Gaceta Oficial

En 1851, il se joignit à la Comisión Corográfica comme responsable de réaliser l'étude de la flore du pays. C'est à cette époque qu'il fit le projet de publier un ouvrage consacré à la flore de Colombie.

À la fin de ses travaux comme membre de la Commission, en 1857, il avait monté un herbier de 2 200 plantes, la majorité recueillies lors de ses voyages à travers le pays ; des amis et collaborateurs et des membres de la Commission contribuèrent également à ce projet. Une partie de l'herbier a été perdu mais, à la suite de la création de l'Institut de sciences naturelles de l'Université nationale, 80 ans plus tard, les deux tiers des spécimens furent récupérés. 

Au cours de ses périples à travers la Colombie, il visita les environs de Bogotá, les départements actuels de Cundinamarca, Boyacá, Santander, Norte de Santander, Magdalena, Tolima, Valle del Cauca (y inclus la Côte pacifique), Antioquia, Quindío, Caldas, Risaralda, Chocó, Nariño, Cauca et Meta.

S'il voyageait parfois seul ou en compagnie des membres de la Commission, il fut également accompagné par des explorateurs européens. Ainsi, en 1851, il travailla dans le municipio d'Ocaña avec Schlim et, sur la Côte pacifique, il herborisa avec Warscewicz. Entre janvier et mars 1854, il poursuivi ses travaux en compagnie d'Hermann Karsten, près de Bogotá ( la Sabana, el Salto de Tequendama, Tena, Teusacá y El Colegio) et dans la partie occidentale du département de Cundinamarca pour se rendre jusqu'au municipio de Cartago, dans le département de Valle del Cauca (Tena, La Mesa, Anapoima, Apulo, Tocaima, les berges du río Magdalena, les plaines du Tolima et les montagnes du Quindío).

Les événements politiques allaient toutefois stopper les travaux de la la Commission. Lorsque débuta la guerre civile, en avril 1854, les voyages et les recherches des membres de la Commission furent suspendus. Triana se joignit aux groupes armés qui combattaient dans l'ouest du Cundinarmaca les régions riveraines du Magdalena ; lorsque les troupes faisaient des haltes, il en profitait pour faire des collectes botaniques. Il expédia des plantes à Bruxelles pour qu'elles y soient identifiées y classifiées selon la nomenclature botanique de l'époque.

Par la suite, en 1857, le gouvernement colombien confia à Triana la tâche de se rendre en Europe pour classifier et faire connaître les produits naturels issus de la riche flore colombienne pouvant être intégrés à la pharmacopée ou être utilisés en industrie, notamment par la publication d'un ouvrage consacré aux plantes utiles de la Nouvelle-Grenade. Durant le trajet qui le menait de Bogotá à Cartagena, il collecta plusieurs espèces. À son arrivée à Paris, on l'informa que les plantes qu'il avait expédiées n'étaient pas classifiées et qu'une première partie seulement de la publication élaborée sous la direction de Linden et financée par le gouvernement belge avait été publiée. Il lui devenait alors impossible de remplir le mandat qui lui avait été confié par le gouvernement colombien. Il songea alors plutôt à écrire un ouvrage scientifique consacré à la flore de la Nouvelle-Grenade. 

Pour préparer son ouvrage, il devait analyser chaque plante. Il se lia d'amitié avec le professeur de botanique de la faculté des Sciences de Montpellier, J.E. Planchon. Il s'établit dans cette ville et y écrivit une monographie sur les Gutiferrales. En 1865, à l'Exposition d'agriculture d'Amsterdam, il reçut un prix pour sa publication, Revue monographique de la famille des melastomacées.

Le premier tome du projet d'une flore fut publié sous le titre de Prodomus Florae Novo-Granatensis.

En 1867, en dépit de l'absence d'une représentation officielle de la Colombie à l'Exposition universelle de Paris, Triana présenta ses travaux en botanique et obtint une médaille d'or dans la catégorie 'produits naturels'. Il obtint également en prix une oeuvre d'art qu'il réussit à faire transformer en un montant d'argent qui servit à la publication du deuxième tome de son ouvrage, Prodomus Florae Novo-Granntensis consacré aux cryptogames.

A partir de 1870, Triana se consacra à l'étude du matériel scientifique accumulé au cours de l'Expédition botanique royale (1783-1816). Il obtint du gouvernement espagnol l'autorisation de classifier les plantes étudiées par les membres de l'expédition et de publier à compte d'auteur les planches réalisées par les artistes attachés à l'expédition. 

En 1872, il publia, à Paris, La Quinología de Mutis, y reproduisant trente illustrations.

En 1870, en raison de l'invasion de la France par les forces prussiennes, Triana émigra en Angleterre. À la fin du conflit, il retourna en France où ses matériaux et ses écrits avaient été en partie détruits. Il mourut à Paris, le 30 octobre 1890.

______________

références additionnelles sur la vie de Triana : 

Bateman, Alfredo, Cuatro sabios bogotanos, dans Boletín de Historia y Antigüedades, vol. IV, n°5 (novembre 1968) : 648-650.

Díaz Piedrahíta, Santiago, José Jerónimo Triana, el caballero de las flores. [illustratrice : Silvia Gómez], 1999, 63 p.

Dugand, Armando, Itinerarios botánicos de José Jerónimo Triana dans. Revista de la Academia colombiana de ciencias exactas, físicas y naturales, vol. v, n° 20 (août 1944).

Kyle RA, Shampo MA., Jose Jeronimo Triana: Colombian botanist, Mayo Clin Proc., 61 (11) Nov. 1986 :892. 

Mallarino, Julio D, José Jerónimo Triana (Reseña Biográfica). Colombia ilustrada, juillet 1891.

Sivignon, Josette, José Jéronimo Triana - biographie du célèbre botaniste colombien, 1986, 76 p.

Soriano Lleras, Andrés. Don José María y don José Jerónimo Triana, Bogotá, Editorial Kelly, 1971.

document concernant José Jeronimo Triana (1828-1890), botaniste sud-américain qui s'est occupé d'apporter des plantes d'Amérique du Sud au Jardin des plantes de Paris, biographie rédigée par sa petite fille, 9 p. (Fonds Marthe Beaudry - 1936-1996, Archives du Québec)

 

publications de Triana

Nuevos géneros y especies de plantas para la flora neogranadina. Bogotá, Imprenta del Neogranadino, 1854 (1855).

Note sur la chica, plante usuelle de la Nouvelle Grenade. Bulletin de la Société botanique de France. 1858.

Choix de plantes de la Nouvelle-Grenade. París. Libr. V. Masson, 1858. (ré-impression d'un article paru dans Annales des sciences naturelles, botanique, ser. 4. 9(1):36-58).

Plantes usuelles de la Nouvelle Grenade. 1858 (1859) [recueil d'articles d'abord parus dans le Bulletin de la Société Botanique de France (5(2):86-91,  1858 - 5(6):366-369, 1858 - 5(7):500-504. 1859].

Al Congreso de la Confederación Granadina. Manifiesto del miembro de la Comisión Corográfica encargado de sus trabajos botánicos, de la publicación de la Flora y del Tratado sobre las plantas útiles de la Nueva Granada, Paris (Impr. Centrale, Napoléon Chaix), 1860.

(en collaboration avec J.E.Planchon) Sur la famille des Guttiferes. París (Impr. de L. Martinet). 1861. [recueil d'articles parus à  l'origine dans le Bulletin de la Société Botanique de France ( 8:26-29, 8:66-73, 8:96-100) - données additionnelles d'abord publiées dans Comp. Rend., Academie des Sciences, Paris 52:132-135, 1861].

(en collaboration avec J. E. Planchon) Mémoire sur la famille des Gutiffères. París. (Victor Mason), 1860 (1862). [recueil d'articles ayant d'abord été publiés dans Annales des sciences naturelles, botanique sér. 4: 13:366-376, pl 15-16, 1860. 14:226-367, pl 15:18, 1860. 15:240-319. 1861. 16:263-308, pl 17-18. 1862].

(en collaboration avec J.E. Plachon) Sur les bractées des Marcgravieés... Extrait du mémoire de la Société impériale des sciences naturelles de Cherbourg 9. (Imprimer. Bedelfontaine), 1862. 

(en collaboration avec J. E. Planchon) Prodromus florae Novo-granatensis. Commision chorographique de la Nouvelle-Grenade, partie botanique. París (Victor Masson & Fils), 1862-1867. 2 vols :
1 - Phanérogamie: 1862, 1-138.[textes d'abord parus dans les Annales des Sciences Naturelles, sér. botanique : 17(1):5-64. 17(2):65-128, 17(5): 319-320, 17(6):321-382, 18(5):258-320, 18(6):321-382]. Des articles parus en 1872 et 1873 dans les Annales (série 5,  14(1) 286-320, 14(6):321-382, 17(2):111-128, 17(3): 129-192, 17(4):193-194 ne furent pas colligées sous forme de recueil.
2 - Cryptogamie: 1863-1867.  Pour ce recueil, Triana agit comme éditeur.

Dispositio melastomacearum, tiré à part du Bulletin du Congrès international de botanique et d'horticulture convoqué à Amsterdam, au mois d"avril 1865 (d'abord publié dans le bulletin, Amsterdam 1865: 457-461).

Reminiscencias dans Diario de Cundinamarca,1868.

Nouvelles études sur les quinquinas d'après les matériaux presentés en 1867 à l'Exposition universelle de París et accompagnés de fac-similés des dessins de la Quinologie de Mutis suivies de remarques sur la culture des quinquinas, Commission chorographique des États-Unis de la Colombie (Nouvelle-Grenade), Paris (F. Savy....), 1870 [Luis Cordero publia une partie de l'ouvrage en castillan avec, en annexe, des observations sur les quinquinas et leur propagation en Équateur). En 1937 et 1938, une version en castillan de l'ouvrage original fut publiée dans la Revista de la Academia colombiana de ciencias exactas, físicas y naturales, Bogotá : 1(3):257-275, 2(5):67-103.]

Les melastomacées..., Londres (impression, Taylor & Francis), 1871 (ré-impression du texte publié dans Transactions of the Linnean Society of London 28(1):1-188. 1871.

(en collaboration avec Louis Buisson) Notice historique et botanique... Étude sur le condurango de Loja, Paris (Parent), 1872.

Sur le Gonolobus condurango..., Paris (Gauthier-Villars), 1872. (ré-impression d'un article paru dans Compt. Rend. Acad. Sci., Paris 74: 879-883, 1872.) 

Les condurangos..., Paris (Martinet), 1873 (d'abord paru dans le Bull. Soc. Bot. France, 20:34-37, 1873.

Ejercicios elementales de escritura según el método citográfico enseñado en la Escuela Normal de la antigua provincia de Bogotá por su director José María Triana, nuevamente arreglado por..., Paris (Imp. Monroq), 1875.

Primeras nociones de geometría para niños, arregladas para que sirvan de introducción al estudio del dibujo y de auxiliar en la práctica de todo oficio o profesión, Paris (Imp. A. Lahure), 1880.

Le Quinquina cuprea..., Journ. de Pharm. et de Chimie, sér. 5 5:565-567, 1882.

La Colombie a l'Exposition Universelle de 1889. Rapport de M. le Dr. Triana, Paris (Imp. A. Lahure), 1889. 

______________

source et renseignements additionnels sur les prix et distinctions obtenus par l'auteur : http://www.banrep.gov.co/blaavirtual/letra-f/fen/texto/medio/triana.htm